Enspiral, freelance for good7 minutes de lecture

Depuis 8 ans Enspiral, collectif de freelances originaire de Nouvelle-Zélande, expérimente des process, invente des outils et développe une culture, pour faire du travail indépendant une chance, non seulement pour l’individu mais aussi pour la société et pour la planète.

Se décrivant comme « un réseau virtuel et physique d’entreprises et de professionnels travaillant ensemble pour créer une société florissante », Enspiral fédère une communauté grandissante en créant ses propres méthodes et outils numériques. Pouvoir partagé, confiance entre les membres et soutien à toute épreuve, Enspiral rassemble autour de valeurs positives. Pour en savoir plus, Amédée est parti à la rencontre de Francesca Pick, membre active du collectif.

Peux-tu nous présenter Enspiral ?

Enspiral a été créé en 2010 en Nouvelle-Zélande par des programmateurs informatiques animés par l’envie d’obtenir un impact social positif.

Dans ce collectif entrepreneurial décentralisé, 40 membres et 200 contributeurs s’épaulent jour après jour en partageant leur temps, compétences et argent.

Si les membres sont majoritairement de Nouvelle-Zélande, le réseau s’étend également aux USA, en Australie et un peu en Europe ; principalement au Royaume-Uni.

On voit fleurir des collectifs de freelances un peu partout dans le monde, qu’est ce qui distingue Enspiral de ce qui existe déjà ?

Nous sommes une communauté constituée de freelances et d’entreprises qui s’articule autour des cinq piliers de Enspiral :  l’esprit d’entreprise, la collaboration, l’autonomie, la transparence et la diversité.

Un de nos concepts clé est le “stewardship”, il désigne le soutien d’individus dans leurs missions.

Chaque membre est ainsi soutenu et soutient à son tour une personne du groupe. Outre l’échange de contacts et d’idées, il prend surtout soin et (re)booste la confiance d’un autre membre.

Il est toujours difficile de trouver un équilibre en le bien commun de la communauté et l’intérêt particuliers des individus, comment êtes vous parvenus à articuler ces dimensions parfois antagonistes ?

Tout le monde a conscience de ces enjeux, ce n’est pas toujours évident, mais il faut absolument pouvoir en parler. Au fil du temps, nous avons réussi à trouver un certain équilibre entre la contribution personnelle et la contribution au réseau. Par exemple, chaque membre se responsabilise en payant une cotisation annuelle d’une centaine d’euros. Cet argent sera ensuite redistribué, en utilisant un outil de financement collaboratif appelé Cobudget, pour des projets utiles au collectif.

Comment devient-on membre ?

On ne devient pas membre, mais contributeur dans un premier temps, par le biais d’un membre qui estime judicieux d’inclure cette nouvelle personne dans Enspiral. Une fois le réseau intégré, la personne est libre de s’investir à distance ou depuis nos bureaux à Wellington et Auckland.

Une fois par an, nous essayons de tous nous retrouver en Nouvelle-Zélande pour aborder les nouveaux projets et travailler en petits groupes sur des thèmes précis comme la finance, la médiation etc…

Le groupe étant aujourd’hui composé de plus de 40 personnes, il devient moins facile d’établir une relation de confiance comme aux temps où nous étions 20. C’est pourquoi nous acceptons actuellement peu de nouvelles entrées, et préférons consolider ce noyau actuel en ajustant divers paramètres.

Avez-vous des exemples de réalisations dont vous êtes particulièrement fiers ?

Le logiciel open source Loomio est le projet le plus populaire d’Enspiral

C’est un forum de discussion groupé qui permet une prise de décision rapide, inclusive et efficace sans réunions, le tout en évitant les conflits.

Enspiral dans 5 ans, ça ressemblera à quoi ?

Je n’en ai aucune idée… J’espère qu’Enspiral aura été une source d’inspiration pour l’éclosion de nouveaux méta-réseaux avec lesquels nous serons tous connectés pour partager nos expériences positives. Et j’espère que nous garderons la même énergie et la même passion que celle qui nous porte depuis bientôt 10 ans.

Photo de couverture : jens johnsson

Solenn Crodroc’h
Rédactrice

Journaliste freelance.

 

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