On site souvent les économies réalisées sur la location de bureau. En effet, ce coût est bien souvent la deuxième dépense pour une entreprise après les salaires. Cependant, ces entreprises ont besoin de se retrouver assez régulièrement en présentiel, on appelle cela une “retraite” ou “workation”. Ces retraites ont un coût qui tend souvent à compenser l’absence de bureau. Nous n’allons donc pas nous étendre sur ce point.  

Alors, pourquoi de plus en plus d’entreprises décident de se construire sur le modèle du remote ?

Côté salariés, les chiffres parlent d’eux-mêmes, (61% des salariés français souhaitent télétravailler). Les premiers avantages qui reviennent sont l’équilibre vie pro / vie perso, le temps de trajet réduit et souvent une vie loin des grandes capitales engorgées … Ces 3 aspects forment un trio gagnant qui augmentent drastiquement le bonheur au travail. 

Des salariés plus heureux sont naturellement plus productifs. Les entreprises remote ont également tendance à avoir un taux de turnover qui est plus faible. En effet, du fait de la distance l’engagement des salariés est souvent plus fort pour compenser celle-ci. Les coûts de turnover peuvent être assez conséquents, surtout pour des entreprises avec peu de salariés où l’impact d’un départ peut être violent.

Attention cela est à prendre avec des pincettes, car tout le monde n’est pas fait pour le télétravail à 100%, et il comporte son lot de contraintes (isolement, incompréhensions sur la communication…) En revanche l’avantage de construire son entreprise sur le modèle remote “dès le 1er jour” est de pouvoir créer une forte culture d’entreprise autour de ce mode de travail, et d’attirer des personnes qui comprennent et ont envie de s’intégrer à ce modèle.

Qui dit remote (100% télétravail) dit souvent pas de bureaux, qui dit pas de bureaux dit liberté géographique pour l’entreprise et les employés. 

En attirant des talents grâce à des levées de centaines millions de dollars, et en répercutant cela sur les salaires, les entreprises technologiques ont fait décoller le coût de la vie autour des grands pôles technologiques, l’offre de logement n’ayant pas su répondre à la demande. Le phénomène est particulièrement marqué à San Francisco.

À San Francisco, il n’est pas rare de voir des offres pour une colocation à plus de 2000$ par mois. Une offre de logement Airbnb a même défrayée la chronique avec une annonce pour  une tente de jardin proche du campus de Google pour la modique somme de …. 899$ par mois… 

Certains talents ont donc décidé de fuir la baie et s’installer dans des régions plus reculées aux loyers décents. Une aubaine pour les entreprises remote qui peuvent se permettre d’embaucher ces talents même sans leur imposer d’être physiquement présents dans un Hub mondial.

Toujours sur la partie ressources humaines, le remote peut être un moyen de garder ses talents. Un talent parisien qui attend son deuxième enfant et qui souhaite s’installer à Bordeaux ? Avec la ligne TGV et des moyens de communication toujours plus efficace cela ne pose aucun souci. L’entreprise garde son talent et le salarié peut profiter de sa nouvelle vie loin du stress de la capitale. 

Un dernier point qui est peu abordé est que certaines entreprises remote, dont les employés se trouvent aux quatre coins du globe, peuvent fonctionner 24h sur 24. 

D’un point de vue extérieur, on pourrait penser que cela n’a rien de “nouveau” et que les multinationales et leurs filiales à l’étranger fonctionnent sur ce modèle… À vrai dire pas vraiment…  

En effet pour une entreprise remote, l’expansion à l’étranger est beaucoup plus simple, il lui suffit d’embaucher une personne dans le pays souhaité, et ce en remote. La principale différence avec une simple filiale à l’étranger est que la filiale est souvent rattachée à une entité du pays en question (ex global head of Asia…).

Dans le cas du remote tout est “reporté” au même endroit, ce qui apporte une agilité certaine dans les processus de décision. L’entreprise doit en revanche réussir à gérer les différents fuseaux horaires, car si tous les fuseaux horaires sont couverts… l’entreprise ne s’arrête jamais. Les développeurs en Asie vont pouvoir travailler pendant que les Products Owners au Portugal dorment, puis ils vont prendre le relai jusqu’à ce que les membres de l’équipe qui sont basés au Canada prennent le relais… 

C’est pour cela qu’il est primordial de façonner une culture du remote qui permet de tout documenter et éviter les frictions pendant que le reste des équipes ne travaillent pas. 

Vestiaire Collective se base sur ce principe pour effectuer une tâche bien précise qui a besoin de ressources. Ils embauchent des personnes en remote aux 4 coins du monde qui se relient pour faire une tâche (authentification des marchandises) ainsi l’activité tourne sans arrêter et ce même le weekend.

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