Freelance, le retour à l’état sauvage8 minutes de lecture

Vous avez choisi de travailler à votre compte, vous avez quitté le troupeau, il vous faut maintenant apprendre à chasser par vous-même, à vous battre le ventre creux et à ruser pour survivre dans les steppes sans merci de l’indépendance. Vous n’êtes plus un animal domestique, vous êtes maintenant une bête sauvage ! Il est temps d’en tirer pleinement les conséquences ! C’est ce que prêche Sylvain, homo sapiens patenté, chasseur-cueilleur invétéré, indépendant né. Toujours à l’affût de nouvelles étrangetés, Amédée est parti à sa rencontre.

Sylvain : “J’ai beaucoup réfléchis à ma façon de bouger, manger et respirer. J’ai toujours été sportif, mais après vingt ans passés à l’école et huit au bureau, j’avais la posture d’un office boy. Cela fait maintenant deux ans et demi que j’ai quitté le monde de l’entreprise pour retrouver ma liberté et il me semble naturel d’adapter mes habitudes, mon corps et mon esprit à ce nouvel état sauvage. J’essaie simplement d’être cohérent.

Redressons-nous

Nous n’avons pas évolué pour finir assis.

Avec cette vie de bureau, mes pieds et mes fesses étaient devenus trop paresseux. Maintenant, j’évite dans la mesure du possible de porter des souliers et de m’asseoir. Nos pieds sont des merveilles de biomécanique. J’essaye de muscler les miens en marchant et courant pieds nus sur toutes sortes de surfaces. J’écarte mes orteils pour redonner à mes pieds leur intelligence et leur mobilité. Mes uniques chaussures sont très minimalistes.

J’essaye de rendre mes pieds véritablement humains jusqu’à devenir capable de faire un marathon pieds nus comme Bikila, en 1960, aux Jeux olympiques de Rome.

Je veille également à activer mes muscles fessiers. Ils sont là pour tenir notre squelette et sont normalement le fondement d’une foulée puissante et équilibrée. Je passe aussi du temps pendu, comme un singe, et en position basse de squat, qui est normalement une position de repos pour l’être humain et dont nous avons perdu l’habitude en Europe.

Je travaille autant que possible debout ; de plus en plus d’entreprises et d’espaces de coworking proposent aujourd’hui des standing desk qui offrent enfin une alternative à l’avachissement habituel du travailleur d’aujourd’hui.

Photo by Bram Vranckx on Unsplash

Relevons la tête

Notre posture moderne est penchée alors que nous sommes fait pour exposer davantage notre cou à l’image de l’animal dans une situation de conflit qui lève le menton, exposant son cou en signe de défiance, pour montrer à ses adversaires qu’il n’a pas peur. Notre corps s’en souvient et on constate une augmentation significative et momentanée de notre taux de testostérone après deux minutes de power pose, debout, la tête haute. Ça marche pour les garçons comme pour les filles.

Il est judicieux de pratiquer ces power poses avant un entretien, avant de prendre la parole en public, avant un rendez-vous galant, ou comme routine matinale.

Mangeons comme des sauvages

Je garde aussi à l’esprit que je suis un primate. Les chimpanzés sont à 90% végétaliens. J’essaye de les imiter. Comme eux, j’évite le sucre, le gluten et les produits laitiers.

Ils ne trouvent pas toujours de nourriture tout comme les chasseurs-cueilleurs qui rentrent souvent bredouille – une situation d’ailleurs familière à nombre de freelances… Nous avons évolué pour survivre, et même bénéficier, de périodes de jeûne plus ou moins prolongées. Il apparaît donc valable d’expérimenter le jeûne intermittent pour trouver celui qui correspond le mieux à notre métabolisme et à notre quotidien.

Photo by Josh Felise on Unsplash

Jouissons à bon escient

Notre rapport au sexe et bien loin de celui des premiers homo sapiens. Notre système hormonal s’est développé dans des conditions où nous passions du temps sans jouir avec des stimulations visuelles bien différente de celles d’aujourd’hui. L’amateur de porno est un véritable junky, il est drogué à la dopamine, moins présent,  moins volontaire,  moins énergique.

Le porno nous domestique.

Chez les hommes, cela peut même se traduire par des carences, notamment en zinc pouvant favoriser la perte de cheveux. Ma vie sans porno est très différente. Je suis une autre personne. Le web américain regorge de témoignages. Ils appellent ça le No Fap. Cette trêve de porno stimule naturellement l’esprit de conquête si important pour les freelances.

Unissons-nous

Ce chemin de reconquête de soi ne doit pas pour autant nous couper des autres. L’homme est un animal social. Pour un freelance, héritier du mercenaire, il est naturel et souhaitable de rejoindre un groupe. Les espaces de coworking permettent cela. On y retrouve des us et coutume qui parfois nous rappellent celles des sociétés premières. Guildes, corporations, compagnons, l’histoire est riche d’exemples d’unions de travailleurs indépendants.”

Maintenant que vous êtes prêts à vous ensauvager, il ne vous reste plus qu’à trouver votre meute…

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