Freelance, pense à ta retraite avant qu’il ne soit trop tard !

On aborde aujourd’hui LE sujet sur lequel tout le monde procrastine :  la retraite du freelance ! Lointain, compliqué, ce n’est clairement la priorité de personne. Et pourtant, il y aura sans doute un moment où on aura envie de raccrocher les crampons. Mais encore faudra-t-il en avoir les moyens. Et pour ça, il faut s’y coller maintenant !

Ah bon les freelances ont le droit à une retraite ?

Et oui, bonne nouvelle, nous cotisons et pouvons prétendre à toucher une retraite le moment venu ! 

En revanche, tous les freelances ne sont pas logés à la même enseigne. 

Si tu t’es mis en SASU ou si tu cotises à la maison des artistes ou à l’AGESSA, tu cotises au régime général comme un salarié (tu es assimilé salarié). 

Si tu es micro-entrepreneur ou en EIRL (TNS, travailleur non salarié), tu cotises au régime de retraite des indépendants.

Qu’est-ce que ça change ?

La retraite du freelance s’appuie sur deux systèmes obligatoires :

  • La retraite de base, régie par la sécurité sociale, est fonction du nombre de trimestres validés.
  • La retraite complémentaire, régie par les caisses de retraite et réparties par statut, est basée sur un cumul de points. Si tu es commerçant ou artisan, ce sera l’AGIRC-ARRCO. Et pour les libéraux, c’est la caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales. 

Que tu sois TNS ou assimilé salarié, le calcul pour tes droits à la retraite de base est assez similaire. 

En revanche, le taux de cotisation à la complémentaire est plus faible pour les TNS. La pension versée le sera également. Donc si tu es TNS, tu as tout intérêt à placer l’argent économisé sur les cotisations sociales afin de maintenir un niveau de revenu correct quand tu souhaiteras mettre fin à ton activité professionnelle.

À quel âge je peux arrêter de travailler ?

Aujourd’hui pour bénéficier d’une retraite à taux plein, il faut arrêter de cotiser au plus tôt à 62 ans et avoir validé entre 167 et 172 trimestres selon les statuts et l’année de naissance. Il y a toutefois des exceptions comme l’invalidité, la pénibilité ou le départ anticipé pour carrière longue. 

Mais pour le freelance, ce n’est pas tant l’âge légal de départ à la retraite qui importe pour toucher la totalité du montant de ses pensions.

Et oui, en tant qu’auto-entrepreneur, si tu déclares un chiffre d’affaires nul, tu ne cotises pas. Tu ne valides donc aucun trimestre. Ensuite, en fonction de ton chiffre d’affaires, tu pourras valider 1, 2, 3 ou 4 trimestres. Sache toutefois qu’une décote de 1,25 % s’applique pour chaque trimestre manquant. 

Si tu es en EIRL, EURL ou en EI même sans chiffre d’affaires, tu dois payer une cotisation minimale, celle-ci te permet de valider 3 trimestres.

Est-ce que c’est suffisant pour ma retraite de freelance ?

Si tu comptes partir vivre dans une tiny house dans le Larzac et vivre d’amour et d’eau fraîche, ça doit être jouable. Dans le cas contraire, si tu te contentes de la retraite obligatoire, tu risques d’être un peu juste niveau finances. 

Sur le même principe que les mutuelles qui viennent compléter les remboursements de la sécu pour la santé, il existe des complémentaires retraite pour freelance auxquelles tu cotises chaque mois afin de percevoir une rente à l’arrivée des vieux jours. Tu peux également investir dans le but de te constituer un patrimoine.

À noter que si tu cotises à la CIPAV, tu peux demander à sur cotiser pour avoir un meilleur taux de prestation. C’est intéressant si tu es à moins de 10 ans de la retraite.

Les freelances sont-ils concernés par la réforme des retraites ?

Et oui ! L’objectif affiché de cette réforme est d’harmoniser les régimes pour que salariés et travailleurs non salariés aient les mêmes droits. Les TNS vont donc cotiser un peu plus pour le régime de base. Mais en contrepartie, le montant de la pension perçue devrait être plus élevé.

J’étais salarié avant d’être freelance, comment ça se passe ?

Rare sont les freelances qui le sont du début à la fin de leur carrière. Salarié du privé, fonctionnaire, TNS, on peut avoir plusieurs vies professionnelles avant d’arriver à la retraite. Pour la retraite de base, un seul versement. Le montant est lissé en fonction des années de cotisations des différents statuts. Pour la complémentaire, il y aura un versement par caisse de retraite. Mais bonne nouvelle, tu n’auras à faire qu’une seule demande de liquidation pour enclencher tous les versements.

Et en pratique, comment ça se passe ?

Il suffit de se connecter à info-retraite.fr. Tu pourras voir ton relevé de carrière, faire des simulations, calculer ton âge de départ à la retraite ou faire des demandes de rectification. Et bientôt, tu pourras demander ta pension de retraite.

Un grand merci à Frédéric Aucoin, expert en protection sociale et patrimoniale chez Kipeo pour nous avoir dévoilé les tenants et les aboutissants de ce sujet obscur.

Photo de couverture Mian He

Cet article a été initialement écrit par Rachel Pierre pour le site Amedee.co.

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