Freelances : les critères qui nous font choisir une mission

Quand on est en position de choisir ses missions freelance, quels critères sont les plus importants ? Spoiler alert, ça dépend de chacun, mais voici quelques pistes pour faire le tri.

Quand on démarre en freelance, et peut-être même pendant les quelques années qui suivent, on n’a pas toujours la possibilité de choisir ses missions pour se constituer un portfolio. Il faut bien travailler. Alors on dit oui à tout. Mais avec le temps, normalement, on a assez de contacts et d’expérience (et un taux journalier suffisant) pour se permettre de dire non à certains projets, et de choisir ceux qu’on a vraiment envie de faire. Quels sont alors les principaux critères à prendre en compte ? En voici quelques-uns, sans ordre particulier. Leur hiérarchie dépendra toujours de vous, de votre personnalité, vos ambitions, vos besoins, le moment où vous en êtes dans votre carrière, etc.

L’argent, critère indispensable d’une mission freelance

D’après une étude menée par Malt et le BCG sur le freelancing en Europe en 2021, pour 83 % des freelances, le tarif est déterminant dans le choix de leurs missions. Et selon une enquête menée par freelancermap, un taux horaire trop bas est la première cause de refus d’un projet par les prestataires. C’est peut-être le critère le plus objectif, et en apparence le plus simple à évaluer : combien ce client se propose-t-il de vous payer ? Est-ce que cela colle avec votre tarif journalier moyen ?

Mais le sujet peut être plus complexe qu’il n’y paraît. D’abord, quand les contours de la mission sont flous, quand la durée effective de travail est difficile à évaluer, il peut être dur de savoir si vous vous y retrouverez. Attention donc à bien définir le cadre de la mission, le nombre d’allers-retours, le nombre d’interlocuteurs, les livrables, etc.

Ensuite, vous pouvez décider d’accepter une mission freelance moins bien rémunérée, pour un tas de raisons : la flexibilité, des valeurs qui vous touchent personnellement, les opportunités (aussi bien en termes de nouveaux clients que de nouveaux secteurs), etc. 

On rappellera tout de même que sur le long terme, il n’est bon ni pour vous ni pour les autres travailleurs indépendants de trop se brader. Alors évitez d’accepter les offres de mission low cost.  

D’ailleurs, toujours selon l’étude de Malt et le BCG, les freelances qui travaillent le plus et le mieux sont les plus chers : “un prix plus élevé dégage une certaine autorité et attire les clients qui recherchent de la qualité.”

La fréquence de la mission

Pour un freelance en micro-entreprise, on l’a déjà écrit ici et , trouver des sources de revenus réguliers, c’est un peu le Graal. 

Donc quand vous parvenez enfin à décrocher une mission récurrente, même s’il est petit ou pas tout à fait assez payé, cela peut suffire à convaincre. C’est d’ailleurs une pratique assez courante de baisser les tarifs quand on sait que la mission va être régulière. 

Cela dit, si vous n’êtes pas totalement satisfait de votre mission freelance actuelle, n’hésitez pas à continuer la prospection. Et ce, même si elle vous offre une rémunération sur du long terme.

À l’inverse, vous pouvez avoir envie ou besoin d’un gros projet ponctuel, pour renflouer vos caisses, acquérir de nouvelles compétences ou commencer à pivoter. Dans ce cas, un one-shot d’envergure sera peut-être plus intéressant pour vous. 

De toute manière, les projets ponctuels comme réguliers ont chacun leurs avantages et leurs inconvénients : ce qui est important, c’est ce qui marche pour vous.

Le client du travailleur indépendant

Pour travailler en freelance, il faut avant tout trouver des clients. Mais l’idéal est de trouver des entreprises avec qui il est agréable de travailler. 

D’ailleurs, pour 72 % des consultants et autres freelances interrogés par Malt et le BCG, la société cliente peut être la motivation principale. 

Par exemple, si le client est prestigieux et vous permet de rajouter une super ligne à votre CV (attention toutefois s’il en a trop conscience : un client ne vous fait pas une fleur en vous faisant travailler !), s’il travaille sur des sujets qui vous passionnent, ou s’il est tout simplement très sympa. 

Pour rappel : en tant que travailleur non salarié, vous ne signez pas un contrat de travail avec votre client, mais un contrat de prestation de service. En ce sens, il n’y a pas de lien de subordination. Alors si les choses se passent mal avec l’entreprise cliente, n’hésitez pas à passer votre chemin. 

Comme nous l’expliquait Florence, illustratrice, dans cet article, le premier confinement lui a appris “à aller vers des gens dont elle se sent proche”, à nouer des relations professionnelles animées par des “moteurs sincères”. 

Un nouveau client, c’est aussi un nouveau partenaire potentiel, sur le moyen ou le long terme. Si on aime travailler ensemble, c’est toujours un peu mieux.

Mais comment évaluer cette entente ? Au-delà du feeling que vous sentirez ou non, il peut être utile de participer à une réunion d’équipe pour vous faire une idée de l’ambiance et de demander en amont à rencontrer vos futurs contacts privilégiés. Faites attention aussi aux signaux périphériques, à la manière dont la personne formule ses mails, dont elle parle à ses collaborateurs. 

Bien sûr, on n’est jamais à l’abri d’une mauvaise surprise au cours d’une mission freelance : j’ai eu un jour une cliente sympathique, mais qui me traitait comme si j’étais sa subordonnée et me téléphonait les soirs et les week-ends. On n’a évidemment pas retravaillé ensemble.

Le sujet de la mission freelance

Trouver une mission freelance est déjà un challenge en soit, mais trouver une mission intéressante, c’est ça le vrai enjeu du freelancing. 

D’ailleurs, pour 82% des freelances qui ont participé à l’enquête de Malt et la BCG, le sujet de la mission est un facteur décisif. Et c’est vrai que c’est le grand avantage d’une carrière de freelance bien lancée : on est en mesure aussi de choisir des projets qui nous passionnent, sur lesquels on peut apporter une vraie expertise. 

Pour moi, c’est souvent un critère important : si je sais que je peux le faire, que je peux le faire bien et y apporter quelque chose en plus, j’ai généralement envie de dire oui.

Dans l’étude de freelancermap, 83 % des répondants estiment d’ailleurs que l’expertise est la chose la plus importante pour réussir en tant que freelance. Et pour 74 %, le projet parfait est celui qui colle exactement à leurs compétences.

L’opportunité d’apprendre

L’opportunité d’apprendre de nouvelles choses peut aussi être un moteur très puissant dans le choix d’une mission freelance. 

C’est un critère central dans mon métier de rédactrice et journaliste. Généralement, quand on me demande d’écrire sur un sujet que je ne connais que peu, je suis très motivée par l’idée que je vais apprendre plein de choses, et devoir les restituer dans un article que j’espère agréable et instructif. 

Et ça, ça vaut pour les rédacteurs SEO, mais aussi pour les graphistes, les consultants indépendants, les designers, les développeurs, les spécialistes du marketing digital, etc. 

Un projet peut alors être l’occasion d’acquérir une nouvelle compétence : apprendre à utiliser un logiciel ou un outil, à coordonner une petite équipe, à travailler avec des métiers différents. Attention tout de même à ne pas vous embarquer dans un projet où la courbe d’apprentissage serait trop raide, ni à promettre un livrable qui exige des compétences que vous n’avez pas encore acquises. Ou si c’est le cas, soyez très transparent en amont avec votre client — et ayez peut-être, dans votre réseau professionnel, un ami ayant le statut d’auto-entrepreneur sous la main à qui donner cette partie du travail, si vous ne vous en sortez pas.

La mission « pivot-friendly »

L’étape au-delà, c’est de trouver des missions freelance qui faciliteront votre pivot vers un autre métier ou secteur d’activité professionnelle. 

Par exemple, si vous souhaitez devenir consultant indépendant, développeur web, graphiste, designer, rédacteur web, formateur wordpress, intégrateur java, chef de projet, dessinateur, modéliste 3D, etc. Le freelancing vous permet d’accéder à toutes ces spécialités. 

Et oui, pivoter, quand on est free, c’est “se déplacer latéralement vers un espace où il y a davantage de potentiel de croissance et de revenus. Ce n’est pas une complète transformation du business, ni un abandon, mais un mouvement latéral, souvent causé par la nécessité”, explique le site Invoice Ninja

L’année 2020 et la crise du coronavirus ont poussé de nombreux freelances à pivoter, comme l’écrit Maddyness UK.

Il y a différentes manières de pivoter, et donc différents critères pour choisir les missions qui vous y aideront. 

Voulez-vous acquérir de nouvelles compétences ou, au contraire, vous spécialiser dans une niche encore plus précise ? Exercer le même métier, mais dans un secteur d’activité différent ? Transmettre vos compétences sous forme de coaching, d’une newsletter, d’un podcast ? Créer des produits (livres, tutoriels, cours en ligne) qui vous assurent un revenu régulier complémentaire ? 

Les réponses a toutes ces questions peuvent vous aider à identifier le client ou la mission qui vous permettra de pivoter dans la bonne direction.

Cet article a été initialement écrit par Philothée Gaymard pour le site Amedee.co.

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