Jesse, born in the USA5 minutes de lecture

Il y a 10 ans, Jesse laissait derrière lui le Kansas, ses tornades et ses pizzas-huts pour tenter sa chance à Paris. Histoire de pimenter tout ça, plutôt que de prendre un emploi salarié, Jesse décidait de se lancer à son compte. Lui, l’Américain, a dû apprendre à naviguer dans les méandres du système français ; pour Amédée, il partage aujourd’hui son expérience.

Quel est ton métier ?

J’aide les étudiants à intégrer les Masters, Doctorat et MBA en les aidant dans la préparation au GMAT et aux essais, passages obligés pour rejoindre les meilleurs établissements. Nous préparons aussi les étudiants à d’autres examens : GRE, TOEFL, TOEIC, et IELTS.

Depuis combien de temps es-tu indépendant ?

Depuis 8 ans.

Que faisais-tu avant d’être à ton compte ?

Je travaillais pour une boite qui faisait plus ou moins ce que je fais aujourd’hui.

Pourquoi avoir fait ce choix ?

Quand j’étais encore salarié de cette entreprise de préparations aux concours, je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas à Paris beaucoup de concurrence dans le domaine et que la qualité n’était pas à la hauteur des standards américains. Un nouvel acteur, plus exigeant et plus performant, pourrait donc se faire une place sur ce marché.

Par ailleurs, j’avais fait mon master à la Sorbonne et non à HEC ou l’ESSEC, car, depuis les États-Unis, je pensais que c’était la meilleure école en France (et aussi parce que ce programme m’offrait une bourse d’étude intéressante).

Or, en France, l’accès aux meilleurs jobs est souvent directement lié à l’école que l’on a fait et pas forcément au talent et capacités effectives, j’ai donc décidé de bosser pour moi-même plutôt que prendre un poste qui me limiterait.

Quel est ton statut (AE, SARL, SASU, Coopérative d’activité et d’emploi…).

J’ai actuellement deux entreprises ; une entreprise individuelle (EI) et une SASU (SAS unipersonnelle). Cela me permet d’activer deux dispositifs publics différents afin de réduire au maximum le coût pour mes étudiants ; en l’occurrence, le Service à la personne et le CPF (Compte Personnel de Formation). Il m’était impossible d’avoir accès à ces deux programmes avec une seule entreprise.

Quels outils utilises-tu pour gérer ta compta et piloter ton activité ?

J’utilise TIIME pour ma compta.

D’après toi, est-il plus difficile de monter son business ici en France ou aux États-Unis ?

Pour un certains nombre de raisons, il me semble qu’il est plus facile de lancer sa boite en France qu’aux États-Unis. D’abord parce qu’en France, les gens sont moins endettés ce qui leur permet de prendre plus de risque. Malgré cela, les Français ont tendance à être plus frileux que les Américains, il y a finalement moins d’entrepreneurs et donc moins de concurrence.

Et puis, en France, il y a aussi pas mal d’aides pour celui ou celle qui se lance à son compte (comme l’ACCRE qui offre des exonérations de charges sociales pour les trois premières années d’activité). La difficulté, c’est de s’y retrouver dans les nombreuses formalités administratives et, ensuite, si votre entreprise grandit, de continuer à croître rapidement. Le cadre réglementaire plus contraignant et la moindre taille du marché français rend le développement des entreprises plus difficile qu’aux US.

Finalement je dirais que la France offre un meilleur environnement pour les indépendants et les petites entreprises que les États-Unis mais que les US sont plus porteurs pour les startups et les grands groupes.

Quels conseils donnerais-tu un ami qui se lancerait en freelance ?

1/ D’après un ami banquier le CIC et Banque Populaire sont plutôt de bonnes banques pour les petites entreprises. J’ai suivi ses conseils et je me suis mis au CIC. Ils sont un peu plus chers que d’autres banques, mais ils répondent à mes mails dans la journée ce qui est bien pratique lorsqu’il y a un problème (d’autant plus que je suis étranger et que je travaille souvent avec d’autres étrangers).

2/ Pensez à demander l’ACCRE si vous êtes demandeur d’emploi. Vous économiserez des milliers d’euros pendant vos trois premières années d’activité.

3/ Rejoignez un espace de coworking. Cela coûte quelques centaines d’euros par mois, mais vous serez deux fois plus productifs, vous vous constituez un réseau qui vous aideras pour une multitude de choses (du design graphique au marketing en passant par le SEO) et vous serez beaucoup plus heureux que si vous restiez travailler à la maison.

Amédée
Génie indépendant

Génie indépendant depuis des siècles, je partage aujourd’hui mes aventures avec vous, indépendants de tout poil et de tous horizons. Actu, bons plans, témoignages ou libres palabres, je vous apporte les meilleures infos pour que vous puissiez profiter au mieux de votre indépendance.

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