Comment utiliser les évènements pour développer son activité de freelance ?6 minutes de lecture

Passage obligatoire quand on entre dans le monde des freelances, les événements de networking permettent de se créer un réseau mais aussi et surtout de dénicher de nouveaux clients. Retrouvez nos conseils pour apprendre à réellement tirer profit des événements à travers les témoignages de cinq freelances aguerris.

1. Comment bien choisir son évènement ?

Elsa Migot est Directrice Artistique Motion Designer à son compte depuis presque 2 ans : “Je pense qu’il ne faut pas négliger la partie networking dans nos carrières d’indépendants”, explique-t-elle, “elle requiert beaucoup de temps et de motivation, mais sur le long terme, elle permet d’établir une solide relation de confiance”. En effet, un bon réseau vous apportera des conseils en cas de coup dur et vous recommandera sans hésiter si l’occasion se présente. “La fréquence des événements peut considérablement varier en fonction de mon emploi du temps”, précise-t-elle, “Je m’efforce donc de privilégier les réseaux de qualité et à taille humaine pour avoir le plus d’échanges constructifs”, comme les ateliers ou les réseaux locaux par exemple.

Pour Gaëlle Delhon, consultante en brand content et rédactrice web freelance, c’est l’inverse : « Je fuis un peu les ateliers, afterworks et bootcamps souvent orientés débutants, mais j’aime aller à des conférences qui me permettent de toujours apprendre sur mon secteur ». Pourtant, c’est lors de ses premiers meetups que Gaëlle rencontre ses premiers clients.

Laura Besson essaie de participer à deux afterworks par mois. En tant que coach pour entrepreneurs, les événements représentent pour elle un vivier de prospects qu’elle ne peut pas négliger : « Les évènements de réseautage font partie intégrante de ma prospection et j’en ai bien besoin car c’est délicat de choisir un coach sur papier ».

Adrien Cambien est illustrateur freelance, et pour lui le réseautage est avant tout une histoire de partage et de passion : « Étant quelqu’un qui adore partager et apprendre des autres, je me régale à discuter avec la plupart des gens ». Pour les gens timides, « c’est un excellent moyen de sortir de sa zone de confort et d’affronter ses peurs », estime-il. Venir à un événement pour dénicher un client est trop agressif selon Adrien, pour qui « la collaboration avec d’autres freelances ou la recommandation marche mieux. Nous avons tous un client qui recherche une autre expertise et avoir un carnet d’adresses est utile pour recommander ». Le bouche-à-oreille est ainsi sa clé du succès.

Enfin, Marilyn Epée, content strategist, se rend à des afterworks de temps à autre mais préfère cibler ses évènements : « Je pense qu’on peut très vite perdre son temps à écumer tous les afterworks de sa ville alors que c’est un temps qu’on pourrait passer à créer de la valeur ».

2. L’attitude à adopter pour en tirer le meilleur parti

Avant toute chose, il est nécessaire de se poser les bonnes questions sur sa cible : « est-ce que vous privilégiez la collaboration avec des agences ? Des clients directs ? En BtoB ? BtoC ? Il sera judicieux de choisir son type de rencontres selon ces différents critères », préconise Elsa.

Lors d’événements, il faut oser aborder les personnes présentes : “Si une personne vous semble intéressante, mais que vous ne connaissez personne pour vous la présenter, n’hésitez pas à faire le premier pas”, conseille Elsa. “Après tout, nous sommes tous là pour faire des rencontres.” En somme, l’attitude à adopter pour réussir ses événements consiste, selon Elsa, en rester soi-même, puisque « trop en faire se remarque vite et ne joue pas en notre avantage », être curieux et poser des questions, et enfin travailler son pitch, parce que « connaître son activité et bien la décrire permet d’éviter le stress et d’être plus spontané ».

Gaëlle, quant à elle, ne prépare pas de réel discours commercial, et mise sur le lien humain : « J’explique ce que je fais, ce qui me passionne, les typologies de mission que je gère, et surtout, j’écoute la personne en face pour voir en quoi je peux l’aider, si l’occasion se présente », explique-t-elle. Enfin, Gaëlle recommande d’aller à de nombreux évènements de différentes sortes, et d’échanger autant avec ses pairs qu’avec les prospects.

Pour Laura, se constituer un réseau est toujours utile : « Il ne faut pas voir qu’à court-terme et se demander si l’événement vous apportera des clients », nuance-t-elle, « il peut t’apporter pleins d’autres choses comme des contacts intéressants, une réputation, des recommandations… ». Il faut donc ouvrir son champ des possibles ! Concernant les prospects, son approche est toujours la même : « on donne avant de recevoir », prône-t-elle. « Je vais les voir, je m’intéresse à leur vie, à leur travail, à leur vision ».

Afin d’aborder un prospect, Adrien privilégie une voie douce : « Il faut discuter plus longtemps avec les personnes qui ont un projet qui vous intéresse, mais ne sortez pas la carte de visite dès le début, apprenez à faire connaissance ». L’humour et l’ouverture d’esprit sont importants selon Adrien, qui conseille de tutoyer dès le début.

3. L’intérêt d’organiser son propre événement

Pour Elsa, c’est un challenge qu’elle aimerait concrétiser : « La contrainte principale étant le temps, encore et toujours ! Mais mettre en place son propre événement, c’est l’envie de transmettre ses acquis, profiter de précieux feedbacks, et fédérer autour de valeurs communes »,considère-t-elle. « La recherche du client doit rester une motivation secondaire, votre communauté s’en chargera et en parlera certainement mieux que vous ! ».

Laura a déjà organisé des évènements (ateliers, rencontres, etc) : « Mon objectif était surtout de faire connaître l’entreprise et de fédérer ma communauté en physique ; rencontrer les gens qui sont intéressés par ton travail, qui partagent ta vision, c’est agréable ! ». Mais l’intérêt sur le long-terme se veut aussi puissant : « créer votre propre évènement ramène du branding, une communauté plus soudée et une image renforcée ».

Marylin a déjà organisé de nombreux événements, de type conférences en afterwork. « Mon objectif était de fédérer une communauté métier », raconte-elle. Même si organiser un évènement prend du temps, parfois de l’argent, et beaucoup d’énergie, cela en vaut la peine : « Les prospects sont venus naturellement à moi, car cette initiative m’a apporté en visibilité et en crédibilité, mais ce n’est pas moi qui ai fait la démarche de les approcher ».

Photo de couverture : Jakob Dalbjörn
Photo #2 : MD Duran

Marianne Shehadeh
Créatrice de contenus

Journaliste, j’ai occupé des postes de terrain et de desk, d’exécutante et de manager. Aujourd’hui indépendante, j’allie cette vocation et ma fibre créative à travers ma micro-entreprise Point Virgule, en proposant des contenus multimédia sur-mesure. Mes sujets de prédilection : monde du travail, culture, éducation, luttes sociales.

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