Ne jamais oublier pourquoi on a décidé d’être freelance6 minutes de lecture

En août, nous levons le voile sur celles et ceux qui font Amédée au quotidien. Aujourd’hui, c’est Philothée Gaymard, journaliste et rédactrice freelance, qui répond à nos questions.

Bonjour Philothée, quel âge as-tu et où vis-tu ?

J’ai 33 ans, je vis à Berlin, je suis en couple et je n’ai pas d’enfants.

Quelles sont les différentes prestations / missions que tu réalises aujourd’hui ?

Je suis journaliste et rédactrice freelance, ce qui veut dire que je réalise presque exclusivement des missions d’écriture : articles et interviews le plus souvent.

Il m’arrive aussi de collaborer avec des entreprises sur des newsletters, des études de cas, des livres blancs, des grands dossiers, etc. Je fais aussi, à la marge, du conseil éditorial, où je conseille davantage sur les concepts, les formats et les sujets et n’écris pas forcément moi-même.

Depuis quand es-tu freelance ? Qu’est-ce qui t’a fait prendre cette décision ?

Je suis freelance depuis bientôt cinq ans, et ça n’a pas été une décision très consciente au début. J’avais quitté mon emploi salarié chez Usbek & Rica, car j’avais envie de partir un peu de Paris et d’écrire de la fiction. Je m’étais donné quelques mois sans travailler et puis, assez rapidement, j’ai eu des opportunités de boulot avec U&R, puis avec des clients, et ça a démarré comme ça, grâce à mon réseau.

Rétrospectivement, devenir freelance était probablement la meilleure chose que j’aurais pu faire à ce moment-là, parce que ça correspondait à mes aspirations et au rythme de vie que je voulais avoir. Et j’ai eu la chance de ne pas trop galérer, car j’avais déjà un réseau solide.

Comment s’est fait la rencontre avec Amédée ?

Grâce à une sérendipité typique de la vie de freelance ! J’avais interviewé pour un article Antonin Léonard, cofondateur de OuiShare (aujourd’hui président fondateur de l’agence Stroïka). À la fin de notre conversation, il m’avait proposé qu’on se rencontre pour parler de l’opportunité pour moi d’écrire pour des médias amis. C’est comme ça que j’ai rencontré Antoine, le rédacteur en chef d’Amédée, et qu’on a commencé à travailler ensemble.

Qu’est-ce qui te plaît tel plus dans ta vie professionnelle de freelance ?

Sans hésitation, l’autonomie. J’aime travailler avec les autres, mais quand il s’agit d’écrire (mon cœur de métier), je suis très solitaire et j’ai besoin de pouvoir bosser à mon rythme.

Et puis je suis maintenant à un stade où je peux choisir mes projets et mes clients, être force de proposition aussi : c’est agréable de ne pas avoir son quotidien déterminé par une.e boss et les besoins de sa boîte. Je ne dis pas que j’aime 100% de ce que je fais, mais au moins c’est moi qui choisis.

Bien sûr, quand on est free, c’est génial de pouvoir partir dans un autre pays pendant plusieurs mois et d’emporter son travail avec soi. Mais plus encore que cette liberté de mouvement, c’est vraiment l’autonomie qui m’est précieuse.

Qu’est-ce qui est le plus difficile à gérer  ?

Chaque médaille a son revers, donc l’autonomie veut aussi dire qu’on est toujours le seul maître à bord. Dans les moments de doute, de fatigue ou de difficulté, parfois ça manque de ne pas avoir une structure sur laquelle se reposer (et un salaire sur lequel on peut compter).

 Mais je trouve que le plus difficile, c’est l’équilibre : entre la vie professionnelle et la vie privée, entre le travail alimentaire et le travail passion. J’ai beaucoup écrit sur ce sujet pour Amédée, car c’est mon problème numéro un : comment préserver mes soirées, mes week-ends et surtout mes vacances ? Comment garder du temps et de “l’espace de cerveau disponible” pour écrire et être créative ?

Être freelance rend nos vies extrêmement poreuses au travail, qui s’infiltre partout.

À quoi ressemble ton client idéal ?

Pour moi, le client idéal est celui ou celle qui a une idée assez précise de ce qu’il ou elle veut, mais qui est aussi flexible et ouvert.e aux suggestions.

Comme pour n’importe quelle relation, c’est quelqu’un avec qui la communication est possible et fluide, qui m’explique clairement quels sont ses besoins et ses attentes et qui, ensuite, me fait confiance pour y répondre.

C’est plus difficile qu’on ne le pense ! J’ajouterais que ça aide quand on a une cliente (c’est le plus souvent avec des femmes que je travaille) qui tient les rênes de son projet en interne, qui est en mesure de prendre des décisions.

Ça m’est souvent arrivé de recevoir des textes retouchés par je ne sais combien de personnes différentes, qui ont bien sûr toutes des demandes différentes. Quand la responsabilité du “final cut” est diluée, ça peut être compliqué de bien travailler.

Si tu avais un conseil à donner aux freelances qui nous lisent, quel serait-il ?

Au-delà de tous les conseils pratiques que je pourrais donner (et dont Amédée regorge), je dirais que la chose la plus importante que j’ai apprise, c’est de ne jamais oublier pourquoi on a décidé d’être free.

On a vite fait de se faire absorber par le travail et d’en oublier qu’on a choisi cette vie parce qu’on voulait plus d’autonomie, ou parce qu’on voulait apprendre de nouvelles choses, ou pour avoir la liberté de travailler sur des projets passion.

Le train-train, ça guette aussi les freelances ! Ne perdez pas vos objectifs de vue.

Et puis un conseil que j’ai lu quelque part et qui m’est resté : ne sacrifiez pas vos hobbies, ces choses qui n’ont rien à voir avec le travail et qui vous donnent de la joie. Quand on est salarié, on arrive à se libérer pour aller au yoga ou prendre des cours de poterie ou faire du canoë le week-end : il ne faut pas arrêter de faire ces choses-là quand on est free.

Amédée
Génie indépendant

Génie indépendant depuis des siècles, je partage aujourd’hui mes aventures avec vous, indépendants de tout poil et de tous horizons. Actu, bons plans, témoignages ou libres palabres, je vous apporte les meilleures infos pour que vous puissiez profiter au mieux de votre indépendance.

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